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Le souffle du vent sur les cordes d'un violon désaccordé
Le souffle du vent sur les cordes d'un violon désaccordé
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13 février 2008

Lui, mon obsession

            Je l’avais connu en octobre 2004. Il m’avait envoyé un mail, suite à un message que j’avais laissé sur un site espérantiste. Très vite, nous nous sommes mis à ne discuter que dans cette langue. Il habitait (habite toujours) dans l’Est, moi j’étais dans la région parisienne. En décembre, il était venu à Paris, et nous nous sommes alors vus pour la première fois. Impressions de première rencontre… Je me souviendrai toujours de ce qu’il m’avait répondu, entre autres lorsque je lui avais demandé quelles étaient (tu es loin d’être belle, et tu n’as pas de charme…). Pourtant, rapidement, trop rapidement sans doute, nos échanges épistolaires et mailaires ont rapidement évolué d’un ton amical à un ton amoureux. Aussitôt rentrée de la fac, je me précipitais sur Internet pour reprendre des conversations, où il commença à m’habituer à ses retards trop fréquent, tandis que je restais devant mon écran muet, les larmes aux yeux, puis transportée de joie lorsque je recevais son premier mail. Plusieurs heures, à discuter, à s’engueuler, m’emportant trop facilement, à l’écouter et me taire, trop timide. Et je guettais ses lettres, des lettres de plusieurs pages que je gardais sur moi, que je relisais.

            Je l’aimais, j’étais follement éprise de lui. Lui disait m’aimer. Mais en même temps atténuait de nombreuses nuances ce sentiment. J’essayais d’en faire fi ; en vain. Je l’aimais, et il m’aimait, je me raccrochais à cela, mais pleurant à chaque phrase de lui allant à l’encontre de cela, mais voulant me les cacher, mais sachant qu’il ne m’aimait pas vraiment, mais me disant qu’il m’aimait. L’ennuyant de mes questions répétées, de mes reproches. Je lui vouais une confiance aveugle (aveugle, car vite trahie), me confiant à lui sans pudeur, lui dévoilant mes secrets et pensées les plus intimes. Notamment mon mal-être.

            Je lui demandais, voyant que je m’accrochais, sentimentalement parlant, trop à lui, et, ayant l’impression du même mouvement de sa part, de me laisser. De me quitter. De me laisser le quitter. Parce que je ne voulais pas vivre, parce que je ne voulais pas le faire souffrir, parce que je savais que je lui faisais du mal, qu’il pleurait à cause de moi. Et je ne voulais pas. Mais lui refusait chaque fois, disant qu’il tenait à moi.

            Puis il y a eu les grandes vacances… Un week-end au début juillet, premiers baisers échangés, premières caresses… Une semaine à la fin juillet…. merveilleuses, mais gâchée par mon souci du lendemain, du jour où il allait partir et où je serais à nouveau seule. Puis ces quelques jours au début août, en Vendée, ces jours, séjour incroyablement beau, des souvenirs magnifiques, mais si cruels aujourd'hui d’être révolus, d’autant plus douloureux qu’ils furent féeriques, sublimes. Mais toujours des ombres dans ce paysage fabuleux. Quelques gestes et paroles, des larmes. Lui ayant livré mon âme, je lui livrais mon corps. Livrée corps et âme à lui, trop confiante, trop éprise, sans défense. Il connaissait mes craintes, mes inquiétudes, mes sentiments, mais se moqua de tout cela, se conduisant comme un goujat… une brute. Mais le reste était toujours merveilleux, alors je lui en fis reproche, par la suite, mais continuant de lui faire confiance.

            Puis vint le train qu’il fallut reprendre. Les larmes sur le quai de gare, la promesse faite de ne pas faire de bêtises, la promesse de futures retrouvailles.

            Nous nous revîmes ensuite quelques heures un week-end de septembre, nous nous écrivîmes. Le temps passait. J’étais toujours amoureuse de lui, toujours avec la même force, mais le même cercle se répétait à chaque fois ; mon mal-être l’insupportait, il avait autre chose à faire que se soucier de moi. Il passait moins de temps à m’écrire, alors que j’en passais autant qu’auparavant à penser à lui.

            Nous nous revîmes ensuite pour la dernière fois en janvier, 2006 ; une après-midi passée en ensemble, une après-midi douloureuse car il m’avait fait comprendre depuis longtemps, sans doute depuis février-mars de l’année précédente qu’il ne m’aimait plus, s’il m’avait un jour aimée. Pourtant, j’avais toujours autant besoin de lui, mais lui n’avait plus de temps pour moi. Je lui reprochais son attitude de cette après-midi-là, attitude d’un amant alors qu’il ne l’était pas. Puis je lui dis qu je ne voulais plus le voir, lui écrire. Cette fois, il n’insista pas ; je ne comptais plus pour lui. Mais, dépendante de lui, je revins, suppliante, lui écrire, lui demander, encore une fois, de me pardonner, m’excuser, lui dire que j’avais besoin de lui. De toute façon, c’était trop tard. Il m’écrivait parfois, me donnant quelques nouvelles. Et peu à peu, je le voyais s’éloigner.

            Aujourd'hui, il ne veut plus me parler, ne veut plus entendre parler de moi. Je ne compte plus. De toute façon, ai-je jamais compté pour lui ? N’ai-je pas été qu’un passe-temps, un divertissement, traitée comme un jouet ? Usant d’assez de mensonges et de fausses sincérités pour obtenir de moi ce qu’il voulait. Et puis ensuite, pouvoir me claquer la porte, sans se soucier du mal qu’il avait pu faire.

            Cependant, toujours, ses constantes ambiguïtés me font toujours espérer, parce que je ne me résoudre à l’avoir perdu. Mais je dois me rendre à l’évidence, sans vouloir l’accepter. Il me répondit, quand je lui demandais il y a quelques mois comment il voyait l’avenir de notre relation, qu’il y a des personnes qu’il aimerait toujours voir dans son entourage, mais en ce qui me concerne, il ne savait pas. Il me fait dire par une de ses amies qu’il n’en a plus rien à faire de moi, que je le soule, que je suis une grosse conne ; pour ensuite me dire que ça lui fait plaisir que je l’appelle. Il me dit, lors que je l’appelle pour lui dire que j’avais envie, besoin de lui parler, que je peux lui écrire une lettre, il me donne son adresse, mais ne me répond pas, et certainement, ne l’a même pas lue. Lorsque je l’appelle en larmes au téléphone, pour les mêmes raisons, il me dit qu’il sera à Paris à la fin du mois (c’était en octobre), puis ne donne pas suite à cette promesse implicite, mais laissant espérer en vain. Et, après m’avoir demandé de lui foutre la paix lorsque j’avais besoin d’un ami à qui parler, il se permet de m’envoyer une rose de l’amitié, par un mail groupé dont la seule destinatrice que je vois est cette fille qu’il avait aimée, et qu’il aimait encore lorsqu’il était avec moi.

            Il me promettait qu’il serait toujours là pour moi, que je pourrai toujours compter sur lui, que la porte de son cœur, et celle de sa maison, me seraient toujours ouvertes. Des promesses qui n’étaient que des illusions. Aujourd'hui, j’aurais besoin de ses paroles de réconfort, mais il ne pense plus à moi. Cela fait longtemps qu’il m’a exclue de ses pensées, que la main qu’il me tendait s’est refermée. Il a mieux à faire… je le lui avais dit assez rapidement qu’il perdait son temps avec moi ; mais il a attendu de m’infliger quelques blessures supplémentaires avant de reconnaître que j’avais raison.

            Il était à Paris ce week-end… Le savoir si près de moi, repenser qu’autrefois, lorsqu’il venait, nous passions quelques instants ensembles, si courts, si merveilleux, si douloureux aussi lorsque je devais le laisser partir, mais si intenses de bonheur lorsque j’étais dans ses bras. Et je me souviens de ses mots prononcés, de ses gestes si tendres… Mais qui n’étaient que des illusions, car il ne m’aimait pas.

            Je me dis que j’aurais dû agir autrement, je regrette mes erreurs, certaines paroles. Mais cela n’aurait rien changé. Il n’avait aucune raison de s’intéresser à moi. Je suis laide et conne, stupide, intelligente, sans aucune qualité. Alors que lui est beau, et si intelligent, si cultivé, si impressionnant pour la petite minable que j’étais vis-à-vis de lui. D’ailleurs n’a-t-il pas dit que l’estime que je lui portais n’était qu’à sens unique ?

            Tous les jours, je voudrais l’appeler. D’ailleurs, vendredi soir, je l’ai fait. En numéro privé, mais il savait que c’était moi. J’étais incapable de lui parler. Il m’a dit qu’il avait autre chose faire, et a raccroché. Qu’espère-je encore de sa part ? J’ai si besoin de lui…. Un élan qui se heurte au mur que désormais il m’oppose. J’ai tellement besoin de son amitié…Mendier quelques miettes de son aide… Juste des illusions…

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